Rêves de Zazous

Ce travail était le sujet d’un partiel du DnMade graphisme mention illustration et micro-édition. Il était question d’illustrer un virelangue en empruntant les formes de la police Shrikhand. Le virelangue donné était le suivant:

Des Zazous Farfelus qui Cherchèrent leurs Chaussures Chassèrent Sans Soucis des Serpents Zigzaguant Sans Cesse Sous les Cyprès

«Rêve de Zazous» est un petit ouvrage fantasmant une repoussée du parti fasciste Jeunesse Populaire Française par le mouvement Zazou, contre-culture résistante sous le régime de Vichy (40-44).
Y est inclu un postiche d’affiche de propagande fasciste tournée sous la folie Zazou, portant à la place du tampon de la JPF un pied nu, symbole de la liberté et du vagabondage, ainsi qu’un parapluie fermé, accessoire typique du bon Zazou. Les textes sont directement repris d’affiches, remplaçant simplement les mots extrémistes et autoritaires par le terme Zazou, conférant au tout une «fausse» absurdité qu’on pourrait lier au Dada, finalement assez proche de ce courant.

Les apports de textures, réalisées à l’encre et au tampon, sont présents pour évoquer les vieilles affiches rétros, et donner de la profondeur à cette période sombre. Les membres de la JPF, tournés vers l’ordre et la rigueur extrême, sont identiques, hormis les fuyards aux sifflets désarconnés qui retrouvent un peu d’humanité dans leur détresse. L’esthétique de la police Shrikhand et sa graisse noire conséquente apporte à l’ensemble une dynamique qui évoque les vieux cartoons des années 30-40 (Oswald, Betty Boop, Popeye…), cohérente avec l’univers et rejoignant l’insouciance des Zazous, allant souvent jusqu’à un je-m’en-foutisme extrême.

Voilà une une maigre revanche fantasmée pour les Zazous, qui étaient en réalité tondus de force, battus ou déportés par les autorités collaborationnistes.